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« Ce que me semble chercher, avec une obstination légère, une certitude douce, Anne-Sophie Emard,
c'est à mettre à jour le fonctionnement de la pensée et, ce faisant, la compréhension du monde.
Dans les propositions d'Anne-Sophie Emard, et elle le dit elle-même, « on regarde autre chose que ce que l'on
voit », et si l’artiste met souvent en rapport deux images, ce n'est pas pour que l'on « voit » ces deux images,
mais pour que l'on en voit une autre, pas une troisième, une autre, une image-construction, une image-pensée.
…
Le voyage « en soi » est un voyage qui dure tout le temps que la vie dure. Ce voyage, bien sûr, se nourrit par tout
ce que chacun de nous rencontre « hors de soi ». Il s'en nourrit et s'en trouve compliqué.
Il nous faut faire la part de ce qui est signe et de ce qui est sens, de ce qui nous éloigne de « l'en soi »
et de qui nous permet de nous en rapprocher. Ce sont ces signes, c’est cette recherche du sens que l’œuvre
d’Anne-Sophie Emard me semble travailler, et c’est pourquoi ce travail nous est précieux. »
Arnaud Laporte, producteur à France Culture, Une douce certitude
Extrait du catalogue d’Anne-Sophie Emard, le sourire des glaciers (Un, Deux… Quatre, Editions, 2006)
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